Cuivré !
Oui, c’est assez l’impression que j’ai, « cuivrée » comme enveloppée et portée en même temps, cernée c’est sûr par le son de 4 cors d’harmonie. Un instrument qui seul sonne déjà bien mais qui multiplié empli tout l’espace disponible et fait vite oublier qu’il n’y a pas d’autres instruments. Des paysages verdoyants (plutôt tendance sous-bois d’ailleurs …) ou de « western » s’imposent comme début d’imaginaire à toutes ses cadences.
Un moment privilégié, c’est juste ce que j’ai envie de retenir du concert auquel j’ai eu la chance d’assister avec ma fille samedi dernier. Tout d’abord parce que quand 4 amis jouent : c’est ensemble qu’ils donnent corps à la musique, c’est un regard qui guette le début de l’autre musicien, un rire retenu pour commencer le morceau suivant, un arrêt pour signaler la bonne mesure avec échange de politesse : « mais on reprend où tu veux c’est pas grave » => oh non, ce n’est pas grave ! Ils peuvent même reprendre depuis le début, nous, le public, on savoure !
Et puis en parlant de public, découvrir son reflet justement dans le pavillon du cor de devant, et avoir l’impression que la salle vibre en même temps que l’instrument et le musicien. Instrument joueur avec les formes et joueur avec le temps car s’il étire le public dans le reflet de son pavillon, il rétrécit le temps qui file alors trop vite. L’effet cuivré certainement.
Chance aussi de voir et d’entendre le cor de poste (« posthorn ») : déjà vu en représentation (sur les boîtes aux lettres non ?), et là voir un « mini » cor, avec les « palettes à l’envers » comme a dit ma fille (!) et découvrir un « nouveau » son et puis apprendre qu’il faisait partie de la vie courante de Bach, ça laisse rêveur forcément… mini effet cuivré, sans doute.
Et puis réentendre le cor des Alpes, cet instrument un peu amusant à voir dans les fêtes folkloriques alpines. Et être contente d’écouter des notes un peu fausses, cet instrument déformant naturellement certaines notes : mais franchement ça réveille les oreilles des notes aseptisées des CD !
Chance aussi, d’avoir un compositeur qui commente avec humour 2 morceaux juste avant qu’ils soient joués, comme un grand chef (de cuisine cette fois) qui vous présente sa meilleure recette et vous dis simplement « vous m’en direz des nouvelles ».
Et puis se dire que cette musique est pour une bonne action (pour l’école expérimentale de Bonneuil), alors là, c’est sur, ça ne gâche pas le plaisir de l’écoute. Bref, à l’unisson : bravo messieurs !
… et puis pour avoir un peu de rab' clic :
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